Comment bien déguster un spiritueux ?

Les étapes d’une dégustation

Première étape : La Vue

Commencez par verser un peu de votre spiritueux à déguster dans votre verre tulipe (environ 20ml). Ensuite, commencez à observer les couleurs du liquide (c’est ce qu’on appelle la robe du spiritueux). En fonction du spiritueux choisi, vous pouvez retrouver une multitude de couleurs et de reflets en observant minutieusement le liquide.

Cette étape est importante car c’est la première impression que vous aurez de votre spiritueux. Si vous désirez juger son degré d’alcool, alors il vous suffira d’incliner légèrement votre verre et d’observer les larmes du spiritueux sur la paroi du verre. Plus le liquide met de temps à glisser et à retomber dans le verre, plus votre spiritueux a un degré élevé en alcool.

Notre petit conseil : préparez une feuille blanche en amont de votre dégustation, ainsi vous pourrez placer votre verre devant la feuille pour analyser au mieux sa robe.

Deuxième étape : Le nez

On passe dans le vif du sujet. Cette étape est très importante pour bien comprendre à quoi nous avons affaire. Attention, il convient tout de même de ne pas faire n’importe quoi et de respecter les bonnes pratiques de dégustation. Vous êtes prêt ?

Allez, on commence par ce qu’on appelle le premier nez. Pour commencer, surtout si vous n’avez pas l’habitude, portez votre verre proche de votre nez et commencez à sentir ce qu’il contient de loin. C’est la méthode idéale pour habituer votre nez à la force de l’alcool et à la richesse des arômes. Mais attention, on ne met pas son nez directement dans le verre, au risque d’agresser ses narines ! Une fois que vous avez commencé à sentir les premiers arômes et que votre nez s’est bien habitué, vous pouvez continuer tranquillement en inclinant légèrement votre verre et en sentant le spiritueux une deuxième fois. Normalement, d’autres arômes devraient ressortir.Pour une analyse plus précise, vous pouvez faire tournoyer légèrement votre liquide dans le verre pour l’oxygéner un peu. Cette pratique va aider votre spiritueux à libérer tous ces arômes.

Enfin, pour une expérience complète, vous pouvez aussi sentir le verre une fois vidé. Les parois du verre conservent généralement les arômes du spiritueux dégusté, dont certains plus subtils n’auraient pas été perçus lors du premier et deuxième nez.

Cette étape demande de la patience, et nous le savons, chaque connaisseur est passé par là, lorsqu’on débute ce n’est pas facile d’identifier les différentes odeurs et arômes. La clé pour devenir un vrai dégustateur, c’est la pratique ! Alors entraînez-vous, développez votre mémoire des odeurs et vous deviendrez un connaisseur de la dégustation capable d’identifier les notes olfactives les plus subtiles de chaque spiritueux !

Troisième étape : La bouche

C’est l’heure de passer au moment tant attendu, la mise en bouche !

Comme pour le nez, on y va étape par étape. Alors on ne met pas tout le liquide directement en bouche ! Il est important de commencer en mettant une petite quantité de liquide sur son palais pour l’habituer à l’alcool et aux saveurs du spiritueux. Une fois habitué, vous pourrez en mettre davantage pour ressentir encore plus les arômes (pas trop non plus, vous risquez de ne plus rien sentir à part l’alcool).

Une fois votre palais habitué et votre spiritueux mis en bouche, concentrez vous et essayez de visualiser dans votre tête à quoi ce spiritueux vous fait penser. Peut-être du chocolat, du caramel, de la banane, des épices, ou peut être plutôt des arômes plus floraux ? Il est tout à fait possible de ne pas retrouver les mêmes arômes que ceux identifiés au nez, et c’est là toute la magie des spiritueux. Une vraie richesse aromatique et des arômes plus ou moins marqués en fonction des conditions de dégustation.

Normalement, en dégustation il est d’usage de recracher le spiritueux dégusté dans un crachoir prévu à cet effet (surtout si la dégustation est longue). En effet, l’objectif de déguster des spiritueux n’est pas terminer ivre, mais de bien analyser ce qu’on déguste. Il est donc important de recracher, d’autant plus que cette pratique aide à préserver toutes ses capacités sensorielles et de ne perdre aucune information lors de la dégustation. Cependant, si  vous dégustez dans un esprit plus décontracté, vous pouvez tout à fait avaler votre spiritueux. Il faudra tout de même faire attention à rester dans la modération pour ne pas abuser des effets de l’alcool. 😉

Une fois recraché (ou avalé), la dégustation n’est pas terminée, concentrez vous encore quelques secondes et essayez d’identifier les quelques arômes qui persistent en bouche. Ces arômes persistants sont ce qu’on appelle la longueur d’un spiritueux, plus ils restent longtemps et plus le spiritueux possède une belle longueur. Cette étape de la dégustation est appelée la finale.

Les conseils du Club des Connaisseurs

Pour une dégustation de gin, il est intéressant de le déguster dans un premier temps pur, puis allongé d’un tonic. Le gin tonic permet de révéler de nouvelles saveurs plus subtils dans le gin.

Et concernant la dégustation du whisky, essayez d’ajouter une ou deux goutes d’eau de source (toujours pas d’eau du robinet) directement dans votre whisky. Des arômes cachés pourraient se révéler plus facilement de cette façon.

Le saviez-vous ? : En matière de dégustation, il est tout à fait possible d’allier des aliments aux saveurs du spiritueux à déguster. L’association des saveurs des aliments et d’un spiritueux peuvent se compléter à merveille et produire un réel plaisir au moment de déguster. Essayez par exemple du foie gras avec un bon cognac, du chocolat noir avec un vieux rhum agricole ou encore un fromage affiné avec un whisky tourbé par exemple.